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La faune et la flore du Massif de Bavella

La nécessité de les préserver

LE MOUFLON

Le mouflon de Corse, a muvra, est l'animal emblématique de la montagne Corse. Cet ongulé du genre ovin, qui pèse de 30 à 60kg, vivrait sur l'île depuis le Néolithique. Il est protégé, et considéré comme une espèce vulnérable. On en compterait aujourd'hui un peu plus d'un millier répartis en deux sous-populations disjointes : l'une au Nord de l'île au niveau du Monte Cintu, et l'autre au Sud dans le massif de Bavella. Il se refugie dans les montagnes escarpées à milieu ouvert et dans les forêts quand les montagnes sont trop enneigées. Essentiellement herbivore, vous aurez peut-être de la chance d'en voir un avec une bonne paire de jumelles, face au vent. 

LES RAPACES

Le milan royal, U Filaniu :

De couleur brun roux aux ailes fines et coudées, le milan royal a une queue fourchue et une envergure d'1m50 environ. Il établit son nid dans les grands arbres et se nourrit de petites proies et de charognes qu'il trouve dans les espaces très ouverts en planant au gré du vent. Il a un excellent coup d'oeil et vous croiserez surement son regard lorsqu'il est à la recherche d'une proie.

L'aigle royal, Aquila chrysaetos :

Il vit dans les grands espaces ouverts, le plus souvent dans les zones montagneuses, loin des activités humaines, et ne s'éloigne que rarement de son site de nid. Il se nourrit principalement de mammifères et d'oiseaux vivants ou morts, parfois aussi de reptiles et même de poissons et d'insectes. Il chasse habituellement d'un vol bas, parcourant méthodiquement le terrain et capturant ses proies par surprise. L'aigle royal est monogame et les couples sont fidèles. Ils s'installent sur un territoire qu'ils font leur, largement éloignés des autres couples.

Faucon pelerin, Falco peregrinus :

Pour se reproduire, il recherche les falaises et autres parois tranquilles, s’adaptant aux carrières et parfois aux bâtiments élevés. Pour la chasse, il a besoin de grandes zones ouvertes incluant fréquemment des zones humides ou des habitats côtiers. Il se nourrit habituellement d’oiseaux capturés au vol, sur des terrains ouverts ou au-dessus de l’eau. Les proies sont repérées lors de vols hauts en cercles, sinon de perchoirs élevés. La poursuite se finit souvent par une plongée rapide, ailes fermées. L’espèce est monogame et mène une vie solitaire ou en couples. Ceux-ci restent souvent ensemble toute l’année sur leur territoire, tant que les conditions climatiques et les ressources alimentaires le permettent.

Autour des palombes, Accipiter gentilis arrigonii :

Plus grand Accipiter de l'hémisphère Nord, il est robuste, taillé pour la chasse aux oiseaux. En altitude, il sera sur un conifère (sapin ou épicéa) ou un hêtre. L'autour chasse aussi bien en forêt qu'en milieu ouvert. Il y est morphologiquement adapté. Tout dépend de la disponibilité en proies. C'est un prédateur opportuniste, 

LE MILIEU AQUATIQUE

Les milieux aquatiques :

Il s'agit essentiellement des eaux douces, qu'elles soient courantes (Gravona, Prunelli) ou stagnantes (lac de Branca, lac de Vitalaca). La biodiversité de ces eaux en Corse est particulièrement riche, et passe par le fort taux d'endémisme des espèces, faisant de l'île le deuxième centre d'endémisme d'Europe après le Caucase. 

Parmi ces espèces, on trouve la truite macrostigma ou Salmo trutta, la salamandre, six espèces d'amphibiens ou encore bien d'autres parfois de très petites tailles, mais non moins intéressantes, certaines ayant plus de 30 millions d'années. 

On y retrouve également des espèces invasives, introduites par l'homme en majorité : silure, brochet, carpe, gardon, esturgeon, perche ...Un exemple frappant de cette dérive est celui de la gambusie. Ce petit poisson a été  introduit au début du siècle dans la Gravona pour lutter contre le paludisme. Aujourd'hui, le cours d'eau en est rempli mais on s'est aperçu qu'elle ne se nourissait pas des larves de moustique. La flore invasive est aussi importante, et on trouve également des petits coquillages ramnés par les allers et venues des oiseaux migrateurs. Ces espèces mettent en danger l'équilibre de l'écosystème des milieux aquatiques !

Outre l'activité humaine (arrosage, rejets domestiques, agriculture, traitement des eaux), le changement climatique et ses effets sont également très significatifs, avec un accroissement de la température moyenne annuelle de 1°C entre 1971 et 2010. D'où l'importance d'avoir une gestion solide de la ressource en eau pour faire face aux nombreux défis à venir. 

[A. Orsini & C. Mori]

Les zones humides :

Une zone humide (dénomination dérivant du terme anglais wetland) est une région où le principal facteur qui influence le milieu naturel, les animaux et les végétaux qui lui sont associés, est l’eau. Le terme de zone humide regroupe entre autres : les lacs, les pozzines, les tourbières, les mares temporaires, les étangs, les lagunes, les estuaires.

Elles sont de véritables réservoirs de valeurs en tous genres. Au niveau écologique, les zones humides ont une valeur patrimoniale hors du commun. Elles sont l’habitat privilégié d’un grand nombre d’espèces sauvages et en particulier des oiseaux d’eau, comme le flamant rose (Phoenicopterus roseus) ou encore divers canards. La tortue cistude (Emys orbicularis) trouve également refuge dans cet habitat. La végétation associée à ce type de milieu est particulière et de ce fait assez rare. Les mares temporaires en sont un parfait exemple, puisqu’elles regorgent d’espèces végétales. 

Outre cette diversité écologique, les zones humides jouent un rôle important dans la mise à disposition de l’eau. Elles protègent nos côtes des tempêtes et participent à la stabilisation des sols du fait de la présence d’une végétation riveraine, contrôlent l’expansion des crues grâce à leur capacité de stockage des eaux, ou encore limitent la pollution des nappes d’eau car elles font office de filtres épurateurs. Les nitrates, pour ne citer qu’eux, sont en grande partie réutilisés par les végétaux pour se nourrir. 

Diverses zones humides ont également une valeur économique directe pour la société humaine. Que ce soit au travers de l’élevage, de la conchyliculture (2% de la production méditerranéenne sur l’étang de Diana) ou des activités culturelles ou de loisir, les zones humides sont un réel atout pour une région qui sait les valoriser. Chaque zone humide joue un rôle différent en fonction de sa taille, de sa typologie et de son emplacement.

Malgré la richesse et l’importance des zones humides, le comblement de certains de ces habitats, l’extraction de matériaux pour d’autres, les apports de polluants et les rejets de stations d’épuration, une exploitation déraisonnable des ressources, une mauvaise gestion de la fréquentation… sont autant de menaces qui pèsent sur ces écosystèmes.

[Comité de Bassin de Corse]

LA FORÊT DE PINS LARICIO

Le Pin Laricio de Corse, cousin du pin laricio de Calabre (Italie), fait partie de l'espèce des pins noirs d'Europe, de la sous-espèce laricio. Il s'agit bien d'un conifère, qui appartient à la famille des Pinacées.
Bien qu'endémique de l'île de beauté, il pousse aussi sur le continent où il représente la troisième essence de reboisement, après le Douglas et le Pin maritime. 
Sur l'île, il couvre 21.000 ha de surface, soit 2,4% de sa surface totale.
Il élève son tronc droit jusqu'à 50m de hauteur et étage ses branches de manière régulière. Son écorce gris argenté se présente sous forme de grandes plaques irrégulières. Son port est élancé, de forme pyramidale. Il porte des aiguilles insérées par deux, de manière assez clairsemée. Longues de 12 à 15 cm, elles sont souples et non piquantes. De couleur vert cendré, il les garde pendant l'hiver et porte toujours sur lui les pousses des trois dernières années. Les châtons mâles, jaunes, poussent à la base des rameaux de l'année tandis que les châtons femelles, rouge carmin, poussent au sommet des rameaux. Les cônes brun clair sont ovoïdes, sans pédoncule et mesurent entre 5 et 8 cm. Ils restent longtemps sur les rameaux après avoir libéré leurs graines. La fructification est bonne tous les 2-3 ans.
Fan de soleil, il se développe rapidement en pleine lumière. Il supporte bien la sécheresse estivale et profite de la bonne pluviosité annuelle des montagnes corses. Sur les versants ensoleillés, il règne de 1000 à 1800m. Sur les pentes exposées au Nord, plus sombres et fraîches, il s'associe aux futaies de hêtres, sapins, ifs et houx. En descendant vers le littoral, il se mélange puis cède sa place aux bois de Chêne vert ou de Pin maritime.
Son couvert peu dense favorise le développement d'une végétation basse très sensible au feu, ce qui peu favoriser la propagation rapide des incendies. 
D'une longévité exceptionnelle, sa durée de vie se compte en centaines d'années.

[Office National des Forêt de Corse]

SITES RESSOURCES 

Parc Naturel Régional de la Corse 
https://www.pnr.corsica/

Office de l'Environnement de la Corse
https://www.oec.corsica/

Office National des Forêts de Corse
http://www1.onf.fr/corse/@@index.html

Conservatoire d'espaces naturels Corse
http://www.cen-corse.org/

Comité de Bassin Corse
https://www.corse.eaufrance.fr/services-et-acteurs-de-leau/le-comite-de-...

Inventaire National du Patrimoine Naturel 
https://inpn.mnhn.fr/accueil/index

Direction régional de l'environnement, de l'améngement et du logement Corse
https://www.corse.developpement-durable.gouv.fr/biodiversite-r28.html